Nos Interviews

Florian CHAPEAU

Commençons par la présentation. Peux-tu nous parler un peu de toi ? 

J’ai 22 ans. Dans ma famille, nous sommes 3 garçons. J’ai un frère ainé et un frère jumeau. J’ai grandi en région parisienne. Nous y sommes restés jusqu’en 2012. Nous avons ensuite déménagé en Savoie pour des raisons familiales. Mon frère jumeau est atteint de surdité. A Chambéry, il y a l’Institut National des Jeunes sourds dans lequel il est en formation professionnelle. 

Quel est ton handicap ?

En raison d’un AVC à la naissance, j’ai une hémiparésie sur tout le côté droit de mon corps, c’est-à-dire que j’ai moins de force sur la partie droite, soit 80 % environ de force à gauche et 20 % à droite. Le sport m’a beaucoup aidé à récupérer les capacités de mon corps. 

 

 

 

Comment le cyclisme est-il devenu « ton » sport ?

C’est mon grand frère et mon grand-père qui m’ont transmis leur passion. 

J’ai commencé les compétitions à l’âge de 12 ans avec les valides. J’ai fait de la route, de la piste, du VTT et du cyclo-cross ! Il faut savoir qu’il n’y a pas de compétitions cyclistes handisport pour les moins de 16 ans. Je me suis rapproché du mouvement handisport il y a 2 ans avec la volonté de représenter la France dans les différents championnats et jeux paralympiques. 

Parallèlement à ton activité sportive, tu poursuis des études dans le domaine agricole. Tu peux développer ? 

Quand nous sommes arrivés en Savoie, j’ai commencé par aider dans les fermes. Ça m’a beaucoup plu. J’ai décidé de poursuivre des études dans le domaine agricole.  J’ai commencé par un Bac pro CGEA agricole, puis un BTS ACSE agricole que je viens d’avoir ! J’ai pu bénéficier d’aménagements scolaires pour mener à bien mon projet professionnel et sportif : études supérieures agricoles en apprentissage, travail d’apprenti et entraînement sportif de haut niveau.  

 Félicitations pour ton BTS ! Ton emploi du temps est effectivement bien rempli. Combien de fois par semaine tu arrives à t’entraîner ? 

Je m’entraîne 2 fois par semaine avec les valides au sein de mon club de la Motte Servolex en Savoie, je m’entraîne aussi tout seul. Je fais 2 séances de musculation en salle et des courses. 

Comment s’est passé ton rapprochement avec l’équipe de France ? Qu’est-ce que cela t’apporte ? 

Ce sont eux qui sont venus vers moi compte tenu de mes résultats. Les aides – soutien financier, prises en charge de certains stages - qu’ils nous apportent dépendent de la catégorie dans laquelle on est, Elite ou Seniors. Je suis dans la catégorie Seniors, donc tout n’est pas pris en charge, notamment certains de mes déplacements.

Quels sont tes objectifs, à court et moyen terme ? 

À court terme, il y a les Jeux paralympiques mais je ne pense pas me qualifier. Nous sommes très nombreux dans l’Équipe de France. En septembre, je fais le Championnat du monde sur route et du contre la montre à Zurich. 

Alexandre DIPOKO EWANE

Récompenses : 

2021 : Participation aux JOP de Tokyo
2021 : 2ème aux Championnats d'Europe
2019 : Champion de France Élite à Belfort et 10ème aux Championnats du monde Handisport - Saut en Hauteur T47
2018 : Médaille d'or à l'Open de Paris
2017-2018 : Champion d'Europe Handisport - Saut en Hauteur T47
2017 : 5ème Championnats du monde Handisport - Saut en Hauteur T47
2016 : Champion d'Europe en Italie à Grosseto

Comment t'es tu rapproché de l'équipe de France ?

Les premiers championnats auxquels j’ai participé étaient les rencontres “Les jeux de l’avenir handysport” lorsque je faisais partie de l’association “Abra Le Corps”. Ma mère m’y a inscrit quand j’avais 12 ans pour que je côtoie d’autres jeunes avec un handicap et que je puisse en parler. Pendant ces championnats, des recruteurs venaient voir les jeunes talents dans différents sports : foot, athlétisme, basket, tir à l’arc, etc. C’est comme ça que l’on m’a repéré et proposé de continuer en athlétisme.

 

 

 

Quel a été ton parcours, une fois repéré ?

Je suis d’abord entré dans un club d’athlétisme à Nantes. J’ai participé à des championnats départementaux en minimes (jeunes). À cette période, j'ai du mal à accepter mon handicap. Je m’entraîne dans un club composé uniquement de valides et je fais des compétitions valides. Je performe, je suis 3ème Français valide sur la hauteur. J’ai même été surclassé, je faisais des concours avec les plus âgés ! Avoir un bon niveau face aux valides, c’est ma fierté. Mais au fil du temps, une différence se crée à cause de mon handicap et de mes capacités. On me reparle alors du handisport et je décide d'accepter pour m’ouvrir à d’autres opportunités. 

Et là, à 14 ans, grâce à mes performances je suis sélectionné aux Championnats du monde des moins de 16 ans en République Tchèque. Je vais réaliser mon rêve d’enfant. C’est mon premier voyage en Europe. Là-bas je fais recordman moins de 16 ans de hauteur. Je fais aussi du javelot, je vais aussi être champion du monde moins de 16 ans.

Comment te sens-tu dans ce nouvel environnement avec des personnes qui ont aussi un handicap ? 

Ça a changé ma vie. Cette compétition est celle qui restera toujours gravée dans ma mémoire. Quand je suis rentré, j’étais une autre personne. Pour une fois, j’étais fier de gagner avec mon handicap. C’était ma première sélection en équipe de France.

Quels sont tes prochains projets ?

L'objectif, ce sont les JO de Paris. Je suis en plein préparatifs pour me qualifier. Les Jeux sont toujours mon but. Les jeux d’Angleterre m’ont reboosté encore plus sur ce que je voulais faire. Il y avait une telle effervescence dans le stade et tellement de soutien de supporters que ça m’a motivé encore plus. Il y a 4 ans, je n’ai pas été qualifié pour les JO de Tokyo alors aujourd'hui les JO de Paris, ce serait ma revanche sur tous ces malheurs. 

Quel serait ton conseil pour un jeune qui rêve d’être athlète ?

Qu’il croit en ses rêves. “Vis tes rêves et ne rêve pas ta vie” comme a écrit Antoine de Saint-Exupéry. Il faut continuer d’y croire et pour le handicap, il faut l’accepter. C’est le handicap qui fait aussi notre force et notre personnalité.

Badr TOUZI

Quel est ton parcours sportif ?

J’ai toujours aimé le sport. J’ai commencé très jeune par le basket. J’en ai fait plusieurs années puis je me suis dirigé vers l’athlétisme. Je faisais du saut en hauteur. J’ai réalisé de bonnes performances en minime et cadet. J’étais voué à une carrière de haut niveau. Ensuite j’ai eu mon accident et j’ai dû arrêter l’athlétisme. 

Comment as-tu repris le sport après cet accident ?

J’ai repris le saut en hauteur mais mes entraineurs n’ont pas voulu que je poursuive dans cette discipline trop dangereuse pour moi. J’ai des broches dans le dos suite à mon opération et le fait de se réceptionner sur le dos était trop risqué sur le long terme. 

Au CREPS d’Eaubonne, il y avait un groupe de lanceurs. J’ai découvert cette discipline et j’ai intégré leur groupe. Je pouvais m’entrainer régulièrement. J’étais le seul athlète handisport mais cela ne m’a pas posé de difficultés, je devais juste adapter certains mouvements à ma situation. 

Peux-tu nous parler de tes premiers Jeux Olympiques à Rio en 2016 ?

J’ai réussi à me qualifier pour les JO de Rio en 2016, où j’ai été finaliste. Sur le moment, j’ai été assez déçu mais j’ai relativisé en me disant que c’était ma plus grosse compétition. Ça reste un événement marquant dans ma vie, c’était une expérience incroyable. ! 

Je suis qualifié pour mes deuxièmes Jeux paralympiques, à Paris en 2024.

 

Tu reviens d’un stage en Afrique du Sud. Raconte… 

Nous sommes partis 10 jours en janvier avec l’Équipe de France. C’était ma première fois en Afrique du Sud. Il faisait beau, la température à 30°, le soleil m’aide à me transcender. Les installations sur place étaient super, nous avions tout le staff et des kinés également ; le groupe était composé de lanceurs, sauteurs, sprinteurs et du demi-fond. 

À quoi ressemble une semaine type d’entrainement ? 

Cela dépend de la période. En hiver, il y a moins de compétitions donc nous avons environ 7-8 entrainements par semaine : deux entrainements par jour les mardi et jeudi et un entrainement les autres jours (le dimanche est off). Pendant cette période, on travaille pour gagner du volume musculaire.

Lorsque les compétitions approchent, on est sur 5 entrainements par semaine. 

En tant que lanceur, il y a beaucoup de musculation, avec des charges lourdes pour gagner en force.

Notre entrainement est réparti à 40 % de musculation, 40 % de technique et 20 % de cardio.

Comment gagne-t-on sa vie lorsqu’on est athlète de haut niveau et handicapé ? 

C’est très compliqué ! Dans notre carrière, nous avons besoin de sponsors, d’aides pour payer les stages à l’étranger, les compétitions etc. Il y a beaucoup d’athlètes sous le seuil de pauvreté en France. La plupart d’entre nous sommes obligés de travailler à côté pour subvenir à nos besoins et mettons en pause notre travail l’année des JO pour nous consacrer pleinement à la qualification et la préparation. 

Depuis 2023, l’Agence Nationale du Sport nous aide financièrement pour la préparation des JO de Paris. J’espère que cela continuera au-delà de 2024.

Quels sont tes objectifs pour cette année ? 

Il faut savoir que j’ai changé de technique de lancer cette année. Je suis passé en rotation. Aux derniers Championnats du monde à Paris, j’étais 4ème avec l’ancienne technique de lancer. Je redescends un peu niveau performance mais je me suis entrainé et programmé pour obtenir la médaille pour les JO de Paris. Ainsi, je ne vise pas le podium pour les prochains Championnats du monde à Tokyo mais je pense être prêt pour obtenir une médaille aux JO de Paris.

Les JO à Paris, quelles sensations ? 

Oh c’est incroyable. 
La famille, les amis seront présents. Ça apporte énormément de soutien. Je ne suis pas quelqu’un de stressé par nature mais la pression sera forcément présente lors de la compétition. Pour le moment, c’est uniquement un surplus d’adrénaline. Je rêve de la médaille avec la Tour Eiffel dessus. 

Tu as rejoint l’aventure Agathis. Peux-tu nous en parler ?

C’est arrivé à un moment où j’avais besoin de soutien. Grâce à dieu, j’ai eu un coup de fil de Patrick Butteau qui m’a proposé de rejoindre Aghatis. C’est très important pour moi d’avoir leur soutien. Je vais pouvoir me préparer sereinement, cela enlève un poids, avec la possibilité de payer mes stages et coachs. Pour un athlète, c’est grâce à de tels soutiens que l’on peut faire la différence. 

 

 

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